Deux jours de repos, deux fichus jours, j'étais rentrée tard dans la nuit, évitant de faire trop de bruit pour ne pas réveiller le grincheux de service qui n'aurait pas hésité à m'étriper. En pleine nuit je m'étais réveillée pour manger quelque chose, un bol de nouille instantané. Télévision allumée, je regardais les enregistrements des épisodes des feux de l'amour que j'avais loupé. Lorsque j'étais en tournée je m'arrangeais pour prendre une clef internet 3G+, afin de pouvoir regarder les rediffusions sur le net. C'était mon petit secret, pas si secret que ça, puisque Kristen était au courant de ma petite lubie personnel, ce n'était pas très rock je dois l'avouer, mais bon sang c'était vachement marrant. Le pire dans toute cette histoire c'est qu'un épisode a une durée de vie d'un mois minimum, ce qui veut dire que par exemple ; Si Dianna est sur le point de tirer sur son ex mari qui vient de la tromper avec sa soeur, qui est réalité n'est pas sa vraie soeur -vous me suivez toujours?- Bref ! Un mois plus tard cette même Dianna serait toujours sur le point de tirer, mais prise de court par une longue tirade amoureuse, elle n'aurait toujours pas butter cet enculer ! C'était ça qui était marrant avec les feux de l'amour et je devrais remercier ma mère de m'avoir initié à cette série depuis toute petite et ma mère devrait remercier ma grand-mère qui l'avait initié aussi. Parce que mine de rien les feux de l'amour c'est un nombre incalculable d'épisodes qui durent depuis des années, petite je pensais qu'ils existaient déjà à l'époque des hommes préhistoriques. Bref dégustant mon bol de nouille devant ma série super intrigante, encore pire que les experts à Las Vegas ou de qui a tué Pamela Rose !

Je sentais la pression redescendre, il faut dire que mes journées étaient plutôt chargées, faire la promotion de mon album, en préparer un autre et suivre ma ligne de vêtements, heureusement pour moi, j'étais une fille hyper active, donc l'énergie ne me manquait pas du tout bien au contraire. Cependant, parfois à force de surmenage et de manque de sommeil, j'avais tendance à être sur les nerfs. De plus les journalistes un peu trop curieux sur ma vie privé m'agaçaient encore plus, il faut dire que depuis mon divorce les rumeurs allaient de bon court. Parfois vrais, parfois fausses, il faut dire que je suis une bonne vivante, donc les sorties en boite de nuit ça me connaissait, mais bon les médias ont tendances à faire toute une histoire d'une simple danse avec un mec connu. Je n'arrivais pas à comprendre ces filles qui jouaient sur ça pour faire un coup médiatique. Personnellement ce n'était pas le fait d'être célèbre qui me plaisait, parce que la célèbrité est une chose éphémère qui ne dure qu'un temps, à partir d'un moment elle finit par redescendre pour attaquer une nouvelle petite fille qui entre dans le milieu. Une fois mon épisode terminé je posais mon bol de nouille sur la table du salon, m'étirant en baillant. J'étais fatiguée, je grimpais les marches deux par deux afin d'atteindre ma chambre et une fois que je fus à l'intérieur de celle-ci, je fermais la porte avec mon pied et je me jetais dans le lit. Laissant Morphée me guider, difficilement, car il faisait super chaud dans ce loft...j'avais dû me lever trois fois pour ouvrir ma fenêtre et ensuite il y a eu ce combat contre les moustiques !

Il y avait bien la climatisation dans ce loft, mais j'étais interdit de la toucher, normal les deux seules fois où j'avais posé la main sur cette télécommande, j'avais réussis à casser la clim...Ian n'était pas très contente, donc depuis ce jour c'est monsieur qui garde la télécommande. « -Fuck ! » Disais-je en sautant de mon lit, j'avais trop chaud et je n'avais pas envie d'être maltraité par les moustiques toute la nuit. Mon regard se posa sur mon réveille qui indiquait cinq heure du matin. J'enfilais un simple sweat à capuche, histoire de caché mes sous-vêtements ou presque, car ça ne cachait qu'une simple partie, étant donner que ce sweat était relativement court. J'attrapais un nœud et je nouais mes cheveux blond. J'ouvris lentement la porte, le grincement résonnait dans le loft qui était silencieux. Ce fut sur la pointe des pieds en longeant les murs du loft que je marchais discrètement jusque la chambre de mon colocataire. Une fois que je fus devant sa porte je prenais une grande inspiration et une dose de courage, plissant légèrement le nez, j'ouvris lentement la porte qui était déjà légèrement entre-ouverte. Je penchais ma tête discrètement à l'intérieur, mon regard se posa sur Ian qui semblait dormir, d'un sommeil agité, il avait sûrement chaud lui aussi, cela ne m'étonnerait pas qu'il est en fait mal réglé le climatiseur, donc techniquement ce que j'allais faire était une bonne action n'est-ce pas ? Je me mordais la lèvre inférieure tout en entrant un pied puis un autre en silence. Je ne devais pas faire de bruit, le but était de prendre la télécommande et d'ensuite partir et ensuite j'irais dans mon lit. Toujours sur la pointe des pieds, j'avançais jusqu'à son meuble de chevet, mais la télécommande n'y était pas. Je commençais donc à fouiller dans la chambre en silence.


Dix minutes plus tard, je n'avais toujours pas trouvé la fichu télécommande et j'allais repartir avec mon air boudeur, lorsque mon regard se posa sous le lit, seul endroit où je n'avais pas fouillé. Je me m'étais donc à plat ventre, passant ma main sous le lit, bingo ! Je l'avais trouvé, une fois la télécommande en main je relevais ma tête, mais je n'avais pas réalisé qu'en réalité ma tête n'était pas à l'extérieur, mais bel et bien toujours sous le lit. Le choque fut rude ! J'allais avoir une belle bosse. « Putain... » Chuchotais-je à voix basse en me mordant la langue. Je fis glisser mon corps à l'extérieur, me relevant en silence, prête à partir lorsque mon pied se pris dans le fil de sa lampe de chevet ! Résultat, la lampe tomba sur le sol et se brisa, quant à moi je venais de me ramasser par terre, la tête la première, télécommande toujours en main. Un frisson venait me parcourir de part en part lorsque j'entendis la voix de Ian qui résonnait dans la chambre. Je me relevais légèrement, les bras dans les dos en souriant niaisement. « Oh bonjour, désolé du dérangement j'allais justement partir, tu peux dormir de nouveau... » Faux sourire niais sur mes lèvres, je m'apprêtais donc à sortir sans me retourner, mais quelque chose me disait qu'il n'allait pas me laisser partir comme-ça...